Medicine - Shot Forth Self Living

Creation Records, 1991
re-released Captured Tracks, 2012

On le sait, l'histoire est capricieuse. Et tandis qu'elle bâti des légendes, légitimes ou non, elle laisse dans l'anonymat ou plonge dans l'oubli bien des groupes qui auraient mérité une meilleur fortune. Heureusement pour Medicine, le label Captured Tracks est là pour s’assurer qu'un tel sort ne soit pas réservé au groupe culte de Brad Laner en rééditant une bonne partie de leur discographie dont l'inénarrable Shot Forth Self Living. Initialement sorti sur le mythique label Creation Records, le premier album de Medicine est une oeuvre fascinante et foisonnante. Retour sur le Loveless Américain...

We know it, history is capricious. Whereas it builds legends, legitimate or not, bands that deserved better fortunes sink into oblivion. Fortunately for Medicine, the label Capture Tracks makes sure that such a fate will not be awaited for the band of Brad Laner by re-releasing most of their discography including the ineffable "Shot Forth Self Living". Initially released by the mythic label Creation Records, the first Medicine's record is a fascinating piece. Let's get back on the american "Loveless"...


Dès les premières secondes de "One More" on distingue une distorsion stridente qui va s'étirer sur 9 minutes et, dans un mouvement imperceptible, se muer en une douce mélodie pop. Véritable sabordage commerciale, ce sublime morceau ouvre parfaitement l'album et introduit avec brio la philosophie du groupe: Délibérément saboter de sublimes morceaux pop aux mélodies sucrées en les noyant dans un torrent de bruits et de larsens en tout genre.
La suite de Shot Forth Self Living ne déroge à aucun de ses préceptes et c'est avec une abnégation à toute épreuve que Brad Laner et ses comparses lapident de somptueux morceaux pour lesquels les Beach Boys auraient vendu leurs mères.
Après une introduction déroutante, "Aruca" plonge l'auditeur dans une délicieuse exaltation transcendée par le chant langoureux de Beth Thompson. Suivi de l'enivrant "Defective", aux couleurs plus disco malgré l'écrin typiquement shoegaze, qui poursuit l'album sur le même rythme irrésistiblement entraînant. Vient ensuite la bien nommée "A Short Happy Life" qui constitue un long crescendo s'achevant sur une fin surprenante qui brutalement met un terme au morceau à son apogée. "5ive" à l'instar des morceaux qui le précèdent, s'impose instantanément comme un tube de notre underground adoré.
Les trois morceaux suivants, "Sweet Explosion", "Queen Of Tension" et "Miss Drugstore", bien que moins marquants, ne font pas défaut à l'excellente qualité de l'album et parviennent à séduire grâce notamment à une voix féminine qui rappelle avec un certain plaisir Curve ou encore Lush.
L’œuvre se clôt sur "Christmas Song"  qui, malgré son titre univoque, n'empiète pas sur le business de Bob Dylan puisqu'il s'agit d'une des expérimentations caractéristiques du groupe, saturées de bruits en tout genre.

Shot Forth Self Living est une de ces œuvres qui exhalent un capiteux parfum d'éther et qui donnent une irrépressible envie de se replonger régulièrement dans ses méandres duveteux en quête perpétuelle d'un éclat de grâce sous la confusion apparente. A l'instar du cultissime "Loveless" de My Bloody Valentine, Shot Forth Self Living est un album indispensable dont l'écoute constitue un véritable traumatisme pour l'auditeur qui n'en sortira pas indemne.

"Shot Forth Self Living" is one of those masterpieces that give you an irrepressible desire of listening to it as often as you can with the will of disclosing every single time a new sparkle of grace in the apparent confusion. From the opening track "One More", which is probably one of the most beautiful commercial scutting, to the bittersweet end of "Chrimstas Song", including the underground's hits of "Aruca", "Defective" and "5ive" the first album of Medicine is a cult album that deserves to be considered as the famous "Loveless" of My Bloody Valentine is.





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